Vie naturelle

8 matériaux biodégradables que l’industrie de la construction doit connaître

En architecture, nous sommes tellement pris par la création de quelque chose de nouveau que nous oublions souvent ce qui se passe à la fin du cycle de vie d’un bâtiment, à savoir sa démolition, malheureusement inévitable. Nous souhaitons peut-être que nos bâtiments soient intemporels et qu’ils vivent éternellement, mais la dure réalité est qu’ils ne le font pas.

Comme la plupart des déchets non recyclables, ils finissent à la décharge et, comme la terre nécessaire à la mise en décharge devient une ressource de plus en plus rare, nous devons trouver une solution alternative. Chaque année, rien qu’au Royaume-Uni, 70 à 105 millions de tonnes de déchets sont générés par la démolition de bâtiments, dont seulement 20 % sont biodégradables, selon une étude de l’université de Cardiff. Grâce à une conception intelligente et à une meilleure connaissance des matériaux biodégradables disponibles dans la construction, il nous appartient, en tant qu’architectes, de prendre les bonnes décisions pendant toute la durée de vie d’un bâtiment.

Le liège

Le liège est une sorte de superaliment des matériaux de construction, à tel point que nous lui avons consacré un article entier. La récolte du liège est un processus entièrement renouvelable qui ne cause aucun dommage à l’arbre et qui repousse naturellement au bout de dix ans. Le liège possède également de nombreuses propriétés intéressantes : il est ignifuge, isolant acoustique et extrêmement imperméable à l’eau. Ses qualités d’adaptation lui ont valu d’être utilisé à la fois à l’intérieur et à l’extérieur.

Le bambou

L’un des plus grands engouements architecturaux de ces dernières années, d’innombrables projets en bambou ont été partagés sur Internet grâce aux qualités esthétiques du matériau, mais surtout pour ses références en matière de développement durable. Si vous avez besoin d’un petit rappel sur les raisons de sa popularité, sachez que le bambou peut pousser jusqu’à deux mètres par jour, qu’il repousse après la récolte et qu’il est deux à trois fois plus résistant que l’acier.

Sable du désert

Récemment mis au point par les étudiants Carolyn Tam, Hamza Oza, Matteo Maccario et Saki Maruyama de l’Imperial College de Londres, Finite est un matériau composite comparable au béton qui utilise le sable abondant du désert plutôt que le sable blanc fin habituellement utilisé dans la construction (et qui est en voie d’épuisement). Il s’agit d’un matériau biodégradable qui permet en même temps de sauver le monde de la prochaine crise du développement durable. Contrairement au béton qui ne peut pas se biodégrader, les liants organiques de Finite permettent non seulement de le laisser se décomposer, mais aussi de le collecter et de le réutiliser pendant plusieurs cycles de vie, réduisant ainsi la consommation de matériaux.

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Linoléum

Étonnamment, ce revêtement de sol est beaucoup plus écologique qu’il n’y paraît. À ne pas confondre avec le vinyle qui contient un mélange synthétique de produits pétrochimiques chlorés, le linoléum est entièrement fabriqué à partir de matériaux naturels – huile de lin, résine naturelle, poussière de liège moulue, farine de bois et calcaire en poudre – ce qui en fait un choix de sol à la fois biodégradable et pouvant être incinéré pour fournir une source d’énergie relativement propre.

Bioplastiques (soja)

Le plastique s’accumulant dans nos océans et nos rivières, il est devenu impératif de réduire notre consommation et de trouver des alternatives plus propres et biodégradables. Les bioplastiques se décomposent beaucoup plus rapidement que les plastiques synthétiques – à la même vitesse que le papier – et produisent de la biomasse. L’un des principaux ingrédients utilisés est un adhésif à base de soja qui contribue à réduire les émissions de dioxyde de carbone et l’utilisation du formaldéhyde, un polluant cancérigène, tout en exigeant des températures nettement plus basses lors de la production. Bien que jusqu’à présent les bioplastiques à base de soja aient été limités aux récipients alimentaires jetables et aux sacs poubelles, avec davantage de recherche, il y a certainement un potentiel pour que les plastiques biodégradables fassent partie de l’avenir de la construction.

Panneau de fibres de densité moyenne (MDF) à base de fécule de pomme de terre

Comme indiqué ci-dessus, le formaldéhyde est un matériau controversé qui a soulevé de nombreuses questions au fil des ans quant à ses effets sur la santé et l’environnement. Comme la principale colle du MDF utilise ce produit chimique, il ne peut pas être recyclé et la grande quantité de MDF utilisée dans les présentoirs de magasins et les meubles finit soit à la décharge, soit à l’incinérateur. Pour résoudre ce problème, l’université de Leicester a étudié de nouvelles formes de panneaux de fibres de densité moyenne qui remplacent le formaldéhyde par une résine dérivée de l’amidon de pomme de terre.

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Le bois

Ce n’est peut-être pas une révélation pour vous, mais le bois est bien sûr biodégradable et constitue un matériau renouvelable pour autant qu’il provienne d’une source durable. Cependant, lorsqu’il est utilisé dans la construction, le traitement du bois doit être pris en compte, car une grande partie du bois peut finir comme « déchet spécial » nécessitant un traitement supplémentaire avant d’être mis en décharge – un processus inutile qui peut être évité.

Mycélium

À la suite de projets récents qui ont exploré les merveilles de ce curieux matériau, le mycélium a gagné en popularité, bien que son utilisation soit jusqu’à présent limitée à des pavillons ou installations temporaires. Le mycélium est la partie végétative du champignon, composée de centaines de fibres entrelacées produites par les spores, ce qui en fait un matériau incroyablement résistant lorsqu’il est séché. Combinée à des déchets agricoles dans des moules, la culture du champignon forme des briques organiques qui peuvent être utilisées dans la construction et qui, par la suite, se décomposent et retournent dans le cycle du carbone.

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