Une grande conférence sur le climat commence à Glasgow. Voici à quoi s’attendre.
La Conférence des Parties des Nations Unies sur les changements climatiques (COP26) commence dimanche 31 octobre à Glasgow, et le résultat pourrait déterminer si le monde se rapproche d’une économie à zéro carbone net d’ici 2050.
La conférence sur le climat réunira des délégués du monde entier pour discuter de leurs plans de réduction des émissions et de limitation du changement climatique. La question clé est de savoir si les nations élargiront leur engagement envers l’Accord de Paris, un plan international établi en 2015 qui vise à maintenir le réchauffement climatique en dessous de 2 degrés Celsius (3,6 degrés Fahrenheit) au-dessus des niveaux préindustriels, et de préférence en dessous de 1,5 C (2,7 F ) d’ici 2100.
Bien que 197 parties à la conférence de 2015 aient accepté l’Accord de Paris, les engagements pris par les nations pour réduire les émissions ne sont pas suffisants pour stabiliser le climat en dessous de 1,5 C. Les climatologues disent que pour atteindre cet objectif, le monde devrait rapidement mettre de côté les combustibles fossiles en tant que source d’énergie, atteignant une réduction de 45% par rapport aux niveaux de 2010 d’ici 2030 et atteignant le zéro net en 2050. Les politiciens des pays membres n’ont pas toujours été aussi engagés que les signataires originaux de l’accord : en 2019, les États-Unis ont quitté l’Accord de Paris sous la présidence du président Donald Trump, a rapporté. Le président Joe Biden s’est réengagé dans l’accord lors de sa prise de fonction en 2021.
Les objectifs de la COP26, selon les organisateurs, sont d’amener les pays à s’accorder sur des plans de réduction ambitieux des émissions de gaz à effet de serre d’ici 2030 ; travailler ensemble pour soutenir l’adaptation au changement climatique qui s’est déjà produit; mobiliser les pays développés pour fournir 100 milliards de dollars de financement climatique par an pour investir dans le zéro mondial net, ce qui signifie que la quantité d’émissions que nous produisons n’est pas supérieure à la quantité éliminée par l’atmosphère. L’objectif final serait de finaliser le Règlement de Paris, le guide étape par étape pour parvenir à l’Accord de Paris.
La réunion de la COP a lieu chaque année (cette année est la 26e). Mais les yeux sont rivés sur la conférence de cette année : dans le cadre de l’Accord de Paris, les pays ont convenu de fournir une mise à jour tous les cinq ans sur leurs ambitions les plus élevées en matière de réduction des émissions. Cela aurait dû se produire en 2020, mais la réunion de la COP de cette année-là a été retardée par la pandémie de coronavirus. Ainsi, ces mises à jour auront lieu à Glasgow cette année.
Tous les pays sont également invités à fournir une « communication sur l’adaptation », qui décrira les défis auxquels chacun est confronté pour s’adapter au changement climatique, et ce qu’ils prévoient de faire pour surmonter ces obstacles.
Les nations, en particulier les nations développées, seront également invitées à mettre leur argent là où se trouve leur bouche. L’Accord de Paris engageait les pays développés à lever 100 milliards de dollars chaque année pour aider les pays en développement à financer leurs objectifs climatiques. Selon l’Organisation intergouvernementale de coopération et de développement économiques (OCDE), les pays développés ont fourni un total conjoint de 78,9 milliards de dollars de financement en 2018.
Les délégués à la COP26 tenteront également de finaliser le Paris Rulebook, dont une grande partie a été officiellement adoptée en 2018 lors de la conférence des Nations Unies COP24 en Pologne. Mais il reste encore quelques directives en suspens. L’une des questions en suspens les plus cruciales est que les pays doivent encore s’entendre sur la manière de garantir que les réductions d’émissions ne soient pas comptées deux fois. Les marchés du carbone font partie de la structure qui sous-tend l’Accord de Paris : les pays ou les entreprises qui ont du mal à réduire leurs émissions, comme les compagnies aériennes, peuvent acheter des crédits d’émissions à des entreprises plus capables de réduire leurs émissions. Cela devrait créer un équilibre qui maintient les émissions globales à un faible niveau.
Mais il est très facile de faire double emploi : imaginez si une entreprise basée aux États-Unis comme Amazon convertit ses camionnettes de livraison en véhicules électriques uniquement. Amazon et les États-Unis pourraient essayer de réclamer des crédits carbone pour la réduction des émissions qui en résulte. Sans règles claires empêchant cela, les marchés du carbone pourraient finir par permettre plus d’émissions, et non moins, selon les experts en politique climatique.
Certains signes indiquent que la COP26 est confrontée à de forts vents contraires pour atteindre ces objectifs. Des documents divulgués acquis par la BBC révèlent que certains pays développés font pression contre les objectifs financiers et espèrent minimiser la nécessité de s’éloigner des combustibles fossiles.